lundi 13 octobre 2008




Patrick Moreau : Pourquoi nos enfants sortent-ils de l’école ignorants?

Ce livre s’avère être un des ouvrages les plus pessimistes que j’ai eu l’occasion de lire. L’auteur décrit en détail l’échec de l’école québécoise face à l’éducation de ses élèves. Par moment, nous pouvons sentir la colère et le désarroi de cet enseignant qui semble avoir perdu tout espoir. Il ne s’attarde pas seulement à critiquer l’horrible situation de l’orthographe chez les cégépiens, mais également à leur manque de vocabulaire et de culture générale. En plus de s’attaquer au système scolaire québécois, il n’épargne en rien nos élèves. J’ai été perturbée à plus d’une reprise par les termes choquants que l’auteur utilise pour tracer le portrait de cette génération. Il aura recours à des termes tels qu’ignorant et paresseux pour décrire ces élèves. Qu’en est-il de leur estime de soi? L’utilisation de ces termes cruels et méchants à l’égard des élèves n’améliore en rien la situation. Dans un des chapitres, l'auteur fait ses excuses à ses élèves allophones qu'il a fait échouer. À travers cette section du livre, il affirme que ces élèves allophones étaient nécessairement voués à l’échec puisque l’école québécoise ne dispose pas des outils essentiels à leur réussite. Ils n'avaient donc aucune chance de réussir. Comment peut-on affirmer que des élèves sont nécessairement voués à l’échec? J’ai été totalement outrée par ce commentaire! Avez-vous déjà entendu parler des prophéties auto-réalisatrices? Lors d'une entrevue réalisée par Elias Levy, Patrick Moreau a affirmé que l'utilisation d 'Internet nuit au développement intellectuel des élèves. Pour appuyer son point de vue, il affirme que l'accès direct à l'information est souvent perçu comme un accès direct au savoir. Évidemment, il ne s'attarde pas sur les bienfaits de l'Internet et sur l'intégration des TIC en milieu scolaire.



Cet ouvrage comporte également des sections intéressantes et informatives. À plusieurs reprises, l’enseignant nous présente avec une ironie amère les erreurs d’orthographes les plus souvent commises par ses élèves. Il est vrai qu’il peint un portrait très réaliste de la situation du français au Québec. Toutefois, il ne propose pas de solution réelle au problème. La réforme ,selon lui, est un échec total ; même si les enfants issus de cette dernière ne se trouvent pas encore dans ses classes (la première cohorte de la réforme franchira les portes du CÉGEP en 2010). Il ne fait que s’acharner sur le manque d’intérêt, le manque d’investissement ainsi que le manque de connaissances de ses élèves en accusant les enseignants et tout le système scolaire québécois de cet échec. Certes, son constat sur l’orthographe au Québec me pousse à réfléchir davantage sur la question de la réforme. Je mentirais si j’affirmais que le fait d’amorcer ma carrière d’enseignante dans de telles conditions ne me fait pas peur. Pour ma part, je n’ose me prononcer davantage sur la question du français au Québec, puisque je ne suis qu’au tout début de mon parcours en tant qu’enseignante. Toutefois, c’est avec beaucoup plus d’optimisme que j’entrevois le futur et les solutions possibles à la présente situation.

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