mercredi 8 octobre 2008

Les TICs à but non éducatif, ou comment j’ai appris l’anglais grâce aux jeux vidéo

Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours été un mordu de jeux vidéo. Les super Mario et Zelda de ce monde meublaient mon quotidien. Assez improductif comme passe-temps, non? Mes parents déploraient le fait que je sortais très peu pour aller jouer avec les autres et que je ne m’intéressait pas au même genre de choses que les jeunes de mon âge. Pourtant, en rétrospective, je considère avoir acquis plusieurs compétences à l’aide des jeux vidéo. Non seulement m’ont-ils aidés énormément à apprendre l’anglais, mais ils ont aussi contribué à ma familiarisation avec l’équipement informatique. Je mets donc cette question sur la table : De quelle manière ces "TIC" extérieurs à la classe peuvent-ils influencer l’apprentissage des élèves?

Longtemps est-ce que l’on a démonisé les jeux vidéo comme étant purement et simplement une forme de divertissement qui nuit au développement de l’enfant. Bien que ce point de vue ne soit pas complètement faux, il ignore des aspects importants de ces médias. Il faut bien l’admettre, les jeux vidéos cherchent à toucher le plus de consommateurs possible. Ainsi, la langue prédominante se trouve à être l’anglais dans la grande majorité des produits que l’on trouve sur nos tablettes. Ce fait peut avoir une influence indéniable sur les apprentissages de l’enfant, même si le jeu en question ne cherche pas à être éducatif. Il s’agit d’une source de motivation indéniable pour l’enfant qui cherche à mieux comprendre ce qu’il fait. Cela peut l’encourager à poser des questions à ses parents sur la langue en question et à chercher de nouvelles sources d’apprentissage qui vont pouvoir l’aider à comprendre ce qui est affiché sur l’écran. Les jeux aux langages les plus étoffés vont même permettre à l’enfant, s’il possède déjà des connaissances de base, à enrichir son vocabulaire dans la langue seconde. Bien sûr, j’utilise l’anglais comme exemple, mais cela n’exclut pas les autres langues. Par exemple, certaines de mes connaissances apprennent le japonais en partie grâce à des jeux non éducatifs.

Il ne faut pas non plus exclure la dimension de la familiarisation avec les logiciels. Lorsque je regarde mes grands-parents utiliser l’ordinateur, je remarque qu’ils éprouvent énormément de difficultés. Je ne crois pas que ce soit un manque d’intelligence. Je crois plutôt que c’est une question de mentalité. Une fois que l’on se familiarise avec le fonctionnement de menus en tout genre, il me semble beaucoup plus facile de s’adapter lorsqu’on change d’environnement de travail. Les jeux vidéo peuvent servir de tremplin à la familiarisation de l’enfant avec les différents types de "TIC". Non seulement ont-ils habituellement un interface qui peut être semblable à celui d’un ordinateur, mais en plus ils possèdent des menus plus simple que ce que l’on peut retrouver sur un ordinateur, ce qui permet à l’enfant de développer ses connaissances progressivement.

3 commentaires:

Andres a dit…

Je pense que le plaidoyer que Jean-Philippe fait des bienfaits des consoles de jeux vidéo exprime une problématique qui a comme toile de fond le rendement scolaire. En effet, le temps qui passe un enfant devant une console de jeux ne peut ce faire qu’au détriment d’autres activités tels l’étude, les devoirs (même si je suis pour l'abolition des devoirs à l’école), etc. En revanche, je crois que les jeux vidéo devraient faire partie, et ce, depuis plusieurs années, de la routine des jeunes enfants (préscolaire peut-être) dans le but de les initier aux TIC et aux SAE. Nous savons que les formes ludiques d’apprentissage sont favorables à l’acquisition de nouvelles connaissances et que les enfants apprennent mieux à travers le jeu. Il faut adapter les procédés et les formes d’apprentissage à la société technologique dans laquelle nous vivons. Si nous nous attardons aux effets pervers de la technologie sans essayer de les introduire dans nos activités pédagogiques, nous mettrons une barrière infranchissable entre les désirs et les besoins de nos jeunes et leur réussite scolaire.

Jean-Philippe Méthot a dit…

Je ne suis pas tellement d'accord avec Andres sur le fait que les résultats scolaires descendent à cause du temps passé sur les jeux vidéo. De mon expérience personnel, je peux dire qu'il n'y avait probablement personne que j'ai connu qui jouait plus à des jeux vidéos que moi, et j'ai été dans le top 3 de ma classe jusqu'à la fin du secondaire. Bien sur ce n'est qu'un exemple et peut-être un cas isolé, mais ça rappel aux gens qu'il ne faut jamais généraliser.

Unknown a dit…

Je suis d'accord avec ce qu'avance Andres, le temps passé devant les jeux vidéo se fait au détriment des activités scolaires. L'élève qui est très peu motivé à l'école priorisera les jeux vidéo à ses devoirs, car il a un attrait pour ce divertissement. Je suis d'accord avec toi sur le fait qu'ils peuvent être une façon de perfectionner une langue seconde. Par contre, pour que cet outil s'avère efficace, l'élève doit être vraiment motivé à apprendre la langue et il doit être en mesure de voir les jeux vidéo non pas comme un divertissement, mais bien comme une source d'apprentissage. De plus, je crois que l'élève doit posséder une base dans cette langue seconde, je vois mal comment une personne peut apprendre le japonais ou l'arabe, qui possède un alphabet différent du nôtre, en jouant à des jeux vidéo s'il ne possède pas déjà une base dans cette langue.
Jean-Philippe, tu as peux-être fini dans le top 3 de ta classe en jouant à des jeux, mais ça ne veut pas dire que tout le monde est comme toi. Tu as su d'adapter au système scolaire, alors que d'autre aurait besoin de mettre beaucoup plus de temps dans leurs études que toi tu devais le faire. Dans un sens, c'est toi qui généralises en te basant sur ton expérience personnelle.